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Cet insecte: l'abeille.
Je suis apiculteur amateur, et j'y suis venu, par force, car un essaim d'abeilles était venu s'installer bien confortablement dans un mur. Comment faire pour le déloger ? User de l'insecticide, non bien sur ! C'était en pleine Coupe du Monde de Foot, et me trouvant sur Paris à cette occasion je me procure nombre de livres et d'ouvrages traitant des abeilles. De retour je m'équipe d'une ruche, des habits de protection et pareil à un bibundum casqué, botté, j'attaque avec force de fumée injectée dans le trou à l'aide d'un enfumoir, sorte de soufflet. La fumée sur l'abeille à un rôle analogue à celui des gaz lacrymogènes sur l'Homme: elle n'aime pas du tout et c'est du genre sauve qui peut !!! Elle se gave de miel (faisant ainsi de la réserve au cas où...) et lorsque sa reine s'échappe sentant en quelque sorte l'incendie s'approcher, tout ce petit monde accourt et s'installe dans la ruche placée devant le trou. Ainsi l'essaim, avec sa reine, est transvasé. Profitant de la nuit, j'ai transporté cette préciseuse et piquante cargaison à quelques 4km otant ainsi l'envie à cette petite sociétée de revenir dans leur précaire logis ! Et depuis je suis devenu apiculteur...
Depuis j'ai une douzaine de ruches, mais j'en perd tous les ans, mais aussi je récupère des essaims, ainsi va la vie de mes abeilles, qui parfois, sous mes yeux tourmentés, sont massacrées par le frelon asiatique.
Voyons la place occupée par l'abeille dans l'ensemble du monde animal. Elle est bien entendu connue pour son miel mais aussi pour son pollen et sa cire. Ce miel elle le fabrique à partir du nectar qu'elle va récupérer sur les fleurs mellifères qu'elle butine. Une abeille ne va que sur des fleurs trés généreuses en nectar, il lui faut en effet au moins 17% de sucre pour qu'elle daigne butiner. La guèpe, elle, est sensible à 3% de sucre, et, gourmande, va se "trainer" sur des charognes et y récupère le sang gorgé de glucose et y récupère aussi des bactéries au passage qu'elle peut vous transmettre en vous piquant. En ce sens, l'abeille est "propre" et peut aller butiner jusqu'à prés de 4km de sa ruche. Et comme ça, sans relache, elle va transporter à chaque voyage dans son jabot 0,2mg de nectar... Imaginez le nombre de voyages quand dans une ruche on arrive à extraire 100kg de miel...
En quelques lignes, se souvenir que: chaque ruche contient de 40 000 à 60 000 abeilles parfois 80 000...
Certains apiculteurs aux USA possèdent des exploitations de plus de 10 000 ruches. En France quelques uns ont plus de 1500 ruches.
Pour produire 28 grammes de miel une abeille effectue environ 1600 allers-retours. Une abeille vit environ 6 semaines en période d'activité. Pour récolter le nectar, une abeille doit parcourir plusieurs kilomètres, elle peut aller jusqu'à 4 kilomètres de la ruche et y revenir. Si elle se trompe de ruche elle peut se faire massacrer par les autres abeilles qui voient en elle une intruse, une pilleuse.
Les abeilles d'une ruche peuvent visiter environ 225 000 fleurs par jour. Par rapport au miel produit, elles rapportent jusqu'à 7 fois plus à l'agriculteur par la pollinisation qu'elles effectuent dans les champs.
Il ne peut y avoir qu'une seule reine par ruche, sinon cela provoquerait un essaim. S'il y a 2 reines, c'est immédiatement la bagarre entre elles jusqu'à la mort.Une reine pond environ 2 000 oeufs par jour au rythme de parfois 5 à 6 par minute. Pour pondre autant la reine consomme environ 80 fois son poids chaque jour.
Les abeilles récoltent le nectar à 50% d'humidité et doivent donc le sécher pour le transformer en miel.
La différence entre le miel naturel et le miel pasteurisé est très importante. Le miel naturel possède de 16,5 à 16,9% d'humidité tandis que le miel pasteurisé peut en contenir jusqu'à 19%.
Pourquoi existe t il autant de sortes de miel ? C'est que les abeilles butinent à différentes saisons des champs de fleurs respectifs et le miel prend la saveur caractéristique des plantes où les abeilles ont butiné. Il suffit de récolter le miel juste après une floraison particulière de végétaux.
La propolis est une matière malléable à chaud, plastique et très collante qui durcit au froid en devenant cassante. Il s'agit d'un mélange de cire, de pollen et de résines que l'abeille récolte sur les bourgeons. Pour produire sa propolis l'abeille visite surtout le peuplier, le bouleau, l'aune, l'orme, le marronnier, le hêtre et les conifères. L'abeille s'en sert pour colmater et boucher, c'est son mastic.
Les abeilles parcourent une distance équivalente à 4 fois le tour de la terre pour produire un kilo de miel...
L'abeille ne perçoit pas les couleurs comme nous. Elle ne distingue pas le rouge, il lui parait gris foncé. Elle est très sensible à l'ultraviolet. Son blanc est un mélange d'ultraviolet, de jaune et de bleu. L'ultraviolet et le jaune donnent le pourpre d'abeille. Elle confond le vert avec le jaune et l'orange et le bleu avec le bleu-violet. Les fleurs blanches lui apparaissent bleu-vert et les rouges lui semblent noires.
Elle reconnaît facilement les formes massives des formes découpées mais peut confondre un rond et un carré ou un carré et un triangle. Elle distingue le salé, l'acide, l'amer et bien sur le sucré !
Les zoologistes reconnaissent l'existence de plus de 20 000 espèces d'abeilles: qui sont-elles, comment vivent-elles et quelles sont les caractères qui permettent de les différencier des autres insectes ?
Selon Hubert Guerriat, (qui relate sur son site www.mellifica.be/abnoire/hyman.html une étude trés bien menée) les biologistes ont mis au point un système efficace de classification; sans cela, pas moyen d'y voir clair, même parmi les insectes qui représentent à eux seuls près d'un million d'espèces
Une observation attentive permet de classer les abeilles dans l'embranchement des arthropodes, aux côtés des arachnides (les araignées) ou des crustacés: tous ces animaux se caractérisent, en effet, par des téguments composés de chitine, un corps formé de segments articulés, des yeux composés et d'autres caractères encore.
Au sein du groupe des arthropodes, les abeilles présentent une série de caractères particuliers, ce qui conduit à les regrouper dans un ensemble homogène, la classe des insectes: les abeilles possèdent, en effet, six pattes, deux paires d'ailes et un corps divisé en trois parties distinctes (tête, thorax et abdomen). La classe des insectes comprend 32 ordres, dont celui des hyménoptères, celui des lépidoptères (les papillons) ou encore celui des diptères (les mouches).
Les abeilles appartiennent à l'ordre des hyménoptères et en présentent bien entendu les caractéristiques:
métamorphose complète, c'est-à-dire que le développement passe par les stades oeuf, larve, nymphe et finalement imago; ailes membraneuses et couplées par des crochets; pièces buccales de type broyeur-lécheur; parthénogenèse présente chez beaucoup d'espèces.Parmi les hyménoptères, les abeilles se distinguent par la présence d'une "taille de guêpe" (thorax séparé de l'abdomen par un rétrécissement étroit) et d'un aiguillon (en forme de harpon qu'elle ne pourra donc pas retirer après une piqûre) chez les femelles; elles forment le groupe des apocrites aculéates. Ce groupe comprend plusieurs super-familles, dont celles des Formicoidea (les fourmis), des Vespoidea (les guêpes et aussi le frelon asiatique tueur d'abeilles) et bien entendu des Apoidea (les abeilles).
Ces abeilles - ou apoïdes - forment un groupe d'hyménoptères extrêmement diversifiés. Le terme "abeille" peut tout aussi bien désigner l'abeille des ruches, ou abeille domestique, qu'une des 20 000 autres espèces d'abeilles si on prend ce terme au sens large que lui donnent les zoologistes. (Voir les abeilles tueuses)
Toutes les abeilles ont en commun un régime exclusivement végétarien, à base de miel (Voir recette pain épice) ou de nectar et de pollen. (voir la danse des abeilles). Les femelles possèdent d'ailleurs un organe de récolte du pollen appelé brosse et localisé au niveau des pattes postérieures ou sous l'abdomen. On y rencontre plusieurs espèces sociales, qui vivent et travaillent en société, et même en sociétés permanentes dans quelques rares cas. Mais la plupart des espèces ne forment pas de sociétés évoluées ou sont carrément solitaires. On observe en fait une grande variation du degré de socialisation.
Les abeilles sont réparties en groupes plus homogènes, les familles. Parmi celles-ci, la famille des Apidae regroupe les espèces dont le degré de socialisation est le plus élevé, mais aussi quelques espèces solitaires; ce sont des insectes à langue longue, par rapport à d'autres familles d'espèces solitaires peu évoluées et à langue courte. Des caractères morphologiques permettent également de distinguer les différentes familles.
Au sein de la famille des Apidae, se trouvent plusieurs genres, et notamment les bourdons, qu'il ne faut pas confondre avec les faux-bourdons, les mâles de l'abeille domestique; les abeilles du genre Apis vivent en colonies permanentes et se reproduisent par essaimage. Cette famille comporte une seule reine.
Le genre Apis est formé (traditionnellement) de quatre espèces seulement, à savoir: Apis mellifera, Apis dorsata , Apis florea et Apis cerana:
L'abeille mellifère occupe une aire de distribution très large où elle rencontre des conditions écologiques très diversifiées. Ces conditions variables se répercutent sur les différentes populations locales et entraînent ainsi une variation géographique de l'abeille dont la finalité réside dans l'adaptation la meilleure possible aux conditions de vie. Cette variation, bien qu'évidente sur le plan morphologique, n'est pas suffisante pour assurer l'isolement sexuel des différentes populations et donc la formation d'une nouvelle espèce. Par contre, ces différences contribuent à l'apparition de différentes sous-espèces ou races géographiques. C'est à ces sous-espèces que se réfèrent les apiculteurs lorsqu'ils parlent de race.
La définition d'une sous-espèce repose, comme on vient de le voir, sur des différences d'ordre morphologique; il faut les compléter par d'autres caractéristiques, comme des adaptations écologiques et éthologiques particulières, ainsi qu'une répartition géographique précise. Une espèce peut donc être formée d'un ensemble de sous-espèces interfécondes; c'est le cas de l'abeille mellifère pour laquelle plus de 20 races géographiques ont été reconnues. Les quatre principales races d'Europe occidentale sont: l'abeille noire (Apis mellifera mellifera), l'abeille carniolienne (A. m. carnica), l'abeille italienne (A. m. ligustica) et l'abeille caucasienne (A. m. caucasica). Ces différentes sous-espèces peuvent être reconnues par l'observation de leurs caractéristiques morphologiques, comme par exemple, la longueur de la langue, la couleur de l'abdomen, les nervures des ailes, etc.