Le frelon asiatique
Un frelon, un Attila, massacre nos abeilles en grand nombre
et, il est efficace le bougre !
On trouve cette variété en général dans le
Nord de l'Inde, en Chine ou bien dans les montagnes d'Indonésie (Sumatra,
Sulawesi, etc...). Mais, en France, depuis ces
dernières années, de nombreux nids de ce frelon nommé scientifiquement "Vespa
velutina" ont été découverts. Il prolifèrent
rapidement et ils s'mplantent en progressant de régions en régions.
Il semble que l'insecte soit arrivé en France caché dans
un chargement de poteries chinoises fin 2004 déposées vers
Tonneins en Lot et Garonne. En déballant ces poteries la reine
frelon en en profité pour s'enfuir et à partir d'elle seule,
fécondée, la prolifération a commencé. Trois
ans plus tard, on peut dire, que cette espèce s'acclimate à
la France et prolifère rapidement. Il construit ses nids sphériques
(de la taille d'une lessiveuse) à très grande hauteur dans
les pins ou les autres arbres, hors de portée des regards, facilement
à plus de 12m de hauteur !.
Sa caractéristique est de s'attaquer aux ouvrières des
ruches, notamment des espèces Apis mellifera et Apis cerana, notre
abeille. Selon les observations, ce frelon se positionne en vol stationnaire
à l'entrée des ruches, prêt à fondre sur les
abeilles chargées de pollen pour les
tuer en leur coupant la tete avec ses mandibules puissantes et entrainées.
Il la saisit entre ses pattes et la tue en lui coupant la tête
d’un coup de mandibules derrière sa tête avant de
l’emporter dans un arbre pour la dépecer. Après lui
avoir arraché les pattes et les ailes, toute chaude, il en fait
une boulette qu’il emporte
jusqu’au nid pour en nourrir ses larves. Il arrive à tuer
et à emporter une abeilles en quelques minutes. Une dizaine de
frelons suffisent à condamner une ruche par leur inégalable ténacité... En Asie, il parviendrait
même à entrer dans les ruches pour dévorer le couvain
ce qui, en France, pousserait à la ruine nombre d'apiculteurs,
déjà secoués par la surmortalité de leur
cheptel due aux insecticides.
Description:
Long de 20 à 25 millimètres pour les ouvrières, jusqu'à 30 mm pour les reines, Vespa velutina est un peu plus petit que son cousin Vespa crabo, jusqu'à présent seule espèce de frelon représentée en Europe de l'Ouest. Les reines frelons sont impressionnantes, d'autant qu'elles volent en faisant beaucoup de bruit (de vraies forteresses volantes !). Pour autant, l'animal est assez timide.
On les reconnaît aussi à leur thorax entièrement
brun noir velouté et à leurs segments abdominaux bruns,
bordés d'une fine bande jaune orangé. Seul le 4e segment
de l'abdomen est presque entièrement jaune orangé,
c'est par cette caractéristique que on le repère bien.
Les pattes brunes, sont jaunes à l'extrémité. La
tête est noire et la face jaune orangé. Cette espèce
exotique est impossible à confondre avec la seule espèce
de frelon vivant en France, le Frelon d'Europe, Vespa crabo, qui a le
corps taché de roux, de noir et de jaune et l'abdomen jaune rayé
de noir.
Pour le détruire.
Idéalement, il faudrait repérer les nids au printemps avant que les arbres aient mis leurs feuilles. Les détruire dès le printemps élimine les dégâts de
ce redoutable prédateur. Toute destruction avant septembre élimine le risque de multiplication pour l'année suivante.
C'est en automne que les jeunes reines avec les mâles quittent le nid. Une fois les reines fécondées, elles seront les seules à hiberner, les mâles vont mourir. La totalité de la colonie meurt peu à peu. Le nid ne sera pas réutilisé l'année suivante. Seules les jeunes reines fécondées (appelées fondatrices) passent l'hiver dans un endroit abrité. Elles hibernent. Au printemps elles ébauchent un nouveau nid, pondent quelques oeufs, soignent les premières larves (ouvrières) pour que la colonie se développe. L'activité des femelles fondatrices dépend alors de la température . L'essaimage a lieu à partir de la fin de l'été. L'envol individuel des mâles et des femelles reproductrices de la nouvelle génération a lieu en fin d'été voire en début d'automne. Il y a alors accouplement. Il n'y a pas de colonies pérennes et les nids ne servent donc qu'une fois. Le nid se détruit rapidement avec les intempéries au cours de l'hiver. Quelques nids de V.velutina ont des prédateurs naturels (geais et pics-verts pillant des nids, mésanges mangeant les quelques larves restantes). Par contre on ne connaît pas de prédateurs de l'insecte à ce jour. La reine consacrera alors le reste de sa vie à pondre. Avec l’apparition des ouvrières, l’activité de la colonie s’intensifie considérablement et la taille du nid augmente pour atteindre son maximum au cours de l’automne. Comme chez tous les autres Hyménoptères, les descendants femelles sont issus d’oeufs fécondés et les mâles d’oeufs non fécondés. La colonie n’est composée que d’ouvrières (femelles stériles) jusqu’à ce que la nouvelle génération de sexués mâles et femelles se développe à la fin de l’été.
A la date de mi-septembre, il semblerai que l'élevage des jeunes reines pour l'année suivante soit en cours. Cela reste à confirmer sur un grand nombre de nid en cour d'étude actuellement.
Vespa velutina construit un volumineux nid de papier mâché, de cellulose composé de plusieurs galettes de cellules entourées d’une enveloppe faite de larges écailles de papier, striées de beige et de brun. L’orifice de sortie est latéral alors qu’il est basal chez le Frelon d’Europe. Lorsqu’il est installé dans un espace bien dégagé, le nid du Frelon asiatique est sphérique quand sa taille ne dépasse pas 60 cm de diamètre. Mais il peut devenir ovalaire et atteindre jusqu’à 1 m de haut et 80 cm de diamètre quand il est fixé, comme c’est souvent le cas, à plus de 15 m de haut dans un grand arbre (Villemant et al., 2006 ). Le Frelon asiatique nidifie parfois dans un bâtiment ouvert ou dans un creux de muraille, beaucoup plus rarement dans une cavité du sol. Lorsqu’il façonne son nid dans la frondaison d’un grand arbre, la présence de la colonie n’est décelable que par le va-et-vient des ouvrières dans le feuillage, car le vol du frelon asiatique est beaucoup plus discret que celui du Frelon d’Europe. On ne découvre souvent les nids de Vespa velutina qu’en hiver, lorsque les arbres ont perdu leurs feuilles .
L’Abeille
asiatique, Apis cerana, a développé une stratégie
de défense très efficace contre les frelons, comme le Frelon
asiatique, qui attaquent régulièrement
ses colonies. Le frelon agresseur est rapidement entouré d’une
masse compacte d’ouvrières qui, en vibrant des ailes, augmentent
la température au sein de la boule jusqu’à ce que
leur adversaire meure d’hyperthermie ! Au bout de 5 minutes, la
température ayant atteint 45°C, le frelon succombe mais pas
les abeilles qui sont capables de supporter plus de 50°C. Cette méthode
est très efficace mais, lorsqu’elle est trop souvent répétée,
elle entraîne un affaiblissement de la ruche car les ouvrières
consacrent alors moins de temps à l’approvisionnement.
I
l est inconscient de dire que la piqûre d'un frelon asiatique n'est
pas plus grave que celle d'une guêpe. Le dard perfore jusqu'à
6 mm.
La destruction au fusil, en été, n'est pas une solution
définitive, il restera toujours un coin de nid pour relancer la
colonie. La possibilité de détruire la reine au fusil n'est
pas réaliste. Elle se sauvera et construira un nouveau nid avec
quelques ouvrières. De plus, les nids observés en hiver
sont désertés et donc vides.
Il n'y a pas à ce jour sur le marché de combinaison anti-frelon asiatique. Au dernier congrès annuel des pompiers, il n'y avait pas de stand présentant ce type d'équipements. Les actuelles combinaisons que possèdent les pompiers n'ont pas la protection nécessaire pour le frelon d'Asie. Ils sont eux aussi à la recherche de moyens de protection dans le cadre de leurs missions où ils peuvent se trouver confrontés à ces frelons redoutables. Les piqûres sont dangereuses, deux désinsectiseurs ont été victimes de cas graves et un pompier hospitalisé, non pour allergie mais pour empoisonnement au venin. D'autres personnes sont mortes piquées par ce nouveau Attila et il ne va pas être facile de l'éradiquer.
Les
superbes photos de la "bète" sont de Jean Haxaire du
MNHNP.