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La reine.
C’est
la " mère " de la ruche car c’est elle qui donne
naissance à toutes les abeilles. Elle est la seule féconde de la ruche.
Elle est reconnaissable à sa taille plus longue que celle des ouvrières, elle atteint 18 à 20mm (contre 14 à 15mm pour les ouvrières).
Son abdomen est très développé et contient des organes génitaux complets.
Ses organes de succion et de récolte du pollen ou du nectar sont pratiquement
absents. C’est " la fonction qui crée l’organe "
disait Darwin… quand la fonction n’existe pas, l’organe s’atrophie. Elle
sécrète de nombreuses phéromones dont l’influence s’avère extrêmement
importante pour l’organisation de la colonie en favorisant le butinage,
la construction de la cire ou l’élevage du couvain. Sa simple présence
maintient la cohésion et la stabilité de la colonie.
Sa couleur est souvent différente de celle des abeilles avec souvent des reflets chauds ou bronzés, elle a une démarche très lente et ne se déplace qu’entourée d’une cour qui l’escorte, la lèche et prend grand soin d’elle. (voir phéromone)
Pourtant
elle se repose peu et passe son temps, non pas à commander ou donner
des ordres, mais à pondre : une vrai machine à pondre. Parfois elle
pond plus de 2000 œufs certains jours, disons un toutes les 45 secondes
(voir
renseignements). Et il en
faut de l’énergie pour pondre tout cela : c’est plus que le poids
de la pondeuse, et rien que en une seule journée, soit prés de 300 milligrammes.
Pour pondre tout cela il faut nécessairement une bonne et abondante nourriture
concentrée. Les abeilles sont autour d’elle pour y pourvoir. Langue à
langue elles nourrissent la machine à pondre en lui transfusant une bouillie
provenant de leurs glandes cervicales. Cette reine va ainsi vivre prés
de 5 ans. Elle aura libéré plus d’un million d’œufs et c’est dans la
nature un exemple de fécondité qui n’est surpassé que par de rares espèces.
Cette fécondité n’est pas éternelle et passe par un maximum au moment
de sa deuxième année puis décline après la troisième pour être réduite
pendant la 4ème. En fin de vie, il arrive qu’elle devienne
" bourdonneuse ", c’est à dire qu’elle ne donne naissance
qu’à des mâles (ou faux bourdons). Dans ce cas les œufs ne sont pas fécondés
car la reine a épuisé la provision de liqueur séminale de sa spermathèque
et ne pond alors que des œufs sans spermatozoïdes qui ne vont donner
que des mâles. Elle se comporte comme une reine non fécondée et ce sera
la perte de la colonie. Il n'y a plus assez de naissance pour assurer
la relève. Les abeilles vont vite sans rendre compte et s'en débarrasser
sans pitié en élevant une autre reine à partir d'un de ses oeufs. La
vieille ne sera plus alimentée et devra s'enfuir avec un bon paquet d'abeille:
c'est l'essaimage.
Il y a donc intérêt pour l’apiculteur de ne conserver que des reines jeunes et productives, il aura aussi intérêt à stimuler la ponte de façon à libérer en trois ans la totalité des œufs. Ainsi une reine qui a été excellente devient très vite épuisée.
Au
cours de son existence, la reine est fécondée une fois par plusieurs
mâles. Il faut savoir que les spermatozoïdes sont des êtres vivants qui
vont rester prés de 5 ans dans la spermathèque de la reine. Elle pond
un seul œuf par cellule et commence sa ponte au centre d’un rayon
(cadre) propre et bien nettoyé. Avant d’y introduire son abdomen elle
y plonge la tête afin de s’assurer que la cellule est propre. L’œuf est
posé verticalement, le petit bout adhère au fond et le gros bout s’élève
dans l’axe de l’alvéole (sur cette photo, au centre, on distingue bien
trois oeufs verticalement disposés dans trois alvéoles). A deux jours
il s’incline de 45 degrés et à trois jours il repose sur le fond de la
cellule. Ensuite il en sort un tout petit ver, ou larve. Une nourriture
abondante à base de gelée
royale et des soins minutieux amèneront
dans 21 jours une abeille adulte qui aura un poids de plus de 1375 fois
le poids du petit œuf (100 œufs pèsent 12 milligrammes, une larve en
fin de croissance 140 milligrammes). Dans l’année la ponte est irrégulière,
une interruption intervient en période hivernale, la photopériode semble
le facteur le plus plausible pour expliquer cet arrêt de ponte.
La fabrication d'une reine.
Les
abeilles choisissent au hasard quelques larves (de moins de trois jours
d'existence) à qui elles donnent une nourriture spéciale appelée gelée royale. C'est un produit
blanchâtre, gélatineux et à la saveumailto:zebulon1er(ne garder que zebulon1er)@yahoo.frr
un peu acide que les nourrices fabriquent grâce à des glandes qu'elle
possède dans la tête. Cette nourriture tonifiante offre la propriété
extraordinaire de transformer n'importe quelle larve d'abeille en reine
potentielle, capable d'être fécondée par des mâles. C'est une sorte de
sirop miraculeux ! Cette gelée royale, et en fait la nourriture de base
de toutes les jeunes abeilles qui en absorbent jusqu'au troisième jour
de leur naissance, époque à laquelle se joue de la sélection. Seule la
reine aura le droit à cette gelée royale toute sa vie. Avec cette potion
elle sera adulte dans seize jours au lieu de 21 jours pour une abeille.
Les nourricières seront obligés de fabriquer un
alvéole,spécial plus grand que les autres pour accueillir cette larve
qui va grossir à vue d'oeil. Cette cellule royale est facilement reconnaissable
: c'est une sorte de gland ou de cacahuète pointé vers le bas. La veille
de la naissance de la reine, les ouvrières rongent la cire de cet alvéole,
la reine en faisant autant de son côté pour se libérer. Sa première tâche
sera de massacrer ses concurrentes qui n'ont pas eu la chance de naître
plus tôt, elles seront piquées à mort par la jeune reine, à coup de dard.
Les ouvrières évacuent ensuite les cadavres à l'extérieur de la ruche.
Quelques jours après la reine quitte la ruche. Elle prend son vol,
aussitôt poursuivi par une masse de faux bourdons. L'accouplement aura
lieu en plein ciel, vers 100 à 200 mètres. L'étreinte est brève et le
pauvre époux en retombe le bas-ventre déchiré... une reine peut avoir
une dizaine de rapport avec les mâles, le temps que sa spermathèque soit
bien remplie de millions de spermatozoïdes. Rentrée au logis, la mère
s'installe très vite à la tâche: dès le deuxième jour elle commence à
pondre.
Afin d'éviter les aléas des amours en plein vol, certains apiculteurs
ont recours à l'insémination artificielle des reines. Ainsi on peut choisir
la race de sa reine.