Vers poèmes de Victor Hugo, Hérédia, Baudelaire, La Fontaine, Alfred de Vigny.

 

 Paul Verlaine (1844-1896)

 

Dans l'interminable ennui de la plaine.

Dans l'interminable
Ennui de la plaine,
La neige incertaine
Luit comme du sable.
 
Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune,
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.
 
Comme des nuées
Flottent gris les chênes
Des forêts prochaines
Parmi les buées.
 
Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.
 
Corneille poussive
Et vous, les loups maigres,
Par ces bises aigres
Quoi donc vous arrive ?
 
Dans l'interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable.

  Chanson d'automne.

      Les sanglots longs
      Des violons
      De l'automne
      Blessent mon coeur
      D'une langueur
      Monotone.

      Tout suffocant
      Et blême, quand
      Sonne l'heure,
      Je me souviens
      Des jours anciens
      Et je pleure;

      Et je m'en vais
      Au vent mauvais
      Qui m'emporte
      Deçà, delà
      Pareil à la
      Feuille morte.

       

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