UN NUAGE, C'EST QUOI ?

(Voir ici la classification avec de très belles photos)

    Un nuage est un ensemble de minuscules particules d'eau liquide (gouttelettes) ou solide (glace) ou les deux à la fois en suspension dans l'atmosphère et ne touchant généralement pas le sol. Ainsi, contrairement à ce que l'on pourrait penser, un nuage n'est pas formé uniquement de vapeur d'eau (ce n'est pas elle qui nous le rend visible car la vapeur d'eau est transparente). Toutefois, le nuage peut comporter également des particules d'eau liquide ou de glace de plus grandes dimensions, des particules liquides non aqueuses (acides), des particules solides provenant de vapeurs industrielles, de poussières, de fumées, de sel. (Voir aussi photo-météores)

CIEL  D'ORAGE

(L'averse arrive !)

DE QUOI EST CONSTITUE UN NUAGE ?

                        Les gouttelettes d'eau :

- minérale : suie volcanique, cristaux de sable

- marine : cristaux de sel marin arrachés des embruns par le vent

- humaine : combustions industrielles, pollution

nuage stable : gouttelettes nombreuses mais de petit diamètre et eau condensée de l'ordre de 0,5g/kg de nuage.

nuage instable : gouttelettes moins nombreuses mais de diamètre important (40 microns en moyenne) et eau condensée de l'ordre de 5g/kg de nuage.

                       Les cristaux de glace:

                                -3°C : apparition de cristaux

                                -12°C : les cristaux augmentent en nombre (un cristal pour 10 m³ de nuage)

                                -32°C : augmentation marquée de leur nombre (10 pour 10 m³ de nuage)

                                -41°C : augmentation systématique et brutale (il n'existe plus d'eau en surfusion)

CUMULONIMBUS  AVEC  ENCLUME

(Un cumulunimbus (constitué d'eau et de glace) avec son enclume)

COMMENT SE FORME UN NUAGE ?

    Pour qu'un nuage se forme, il faut avant tout de la vapeur d'eau (matière première du nuage) et des noyaux de condensation. Comme le montre le tableau suivant, la quantité de maximale de vapeur d'eau contenue par kg d'air varie en fonction de la température (plus l'air est chaud, plus il peut contenir de vapeur d'eau).

Température

(en °C)

-20

-10

0

+10

+20

+30

Quantité de vapeur d?eau pour obtenir un air saturé, soit 100 % d?humidité       (en g de vapeur d?eau/kg d?air sec)

0,8

1,8

3,8

7,8

14,8

27,4

   Cette quantité de vapeur d'eau nécessaire pour obtenir un air saturé diminue avec la température, on comprend alors que la cause principale de formation d'un nuage est un refroidissement. Les gouttelettes et cristaux ont une vie dans le nuage; ils peuvent s'évaporer et se reformer. Leur vitesse de chute, de l'ordre du millimètre par seconde, est imperceptible au sein de l'agitation de l'air nuageux. La quantité d'eau condensée est faible, de l'ordre du gramme par mètre cube d'air, et ne représente qu'une faible partie de l'eau atmosphérique, le reste étant constitué par la vapeur d'eau présente dans le nuage.

    On pourra toutefois noter qu'à haute altitude (plus de 6000 m), le phénomène de sursaturation est souvent présent. La sursaturation est la persistance d'état de vapeur dans les conditions normales d'état solide ou liquide. Ainsi, en altitude, on peut trouver une humidité de 150%. Cet état instable est mis en évidence par les traînées d'avions ou COTRA qui persistent dans le ciel après le passage de l'avion. En effet, les réacteurs apportent des noyaux de condensation et le choc des particules produit la turbulence nécessaire pour quitter cet état.

CIRRUS SPISSATUS

(Cirrus spissatus avec cotra)

La présence de vapeur d'eau n'est pas suffisante. Il faut en plus des conditions particulières pour former ces nuages. Les différents mécanismes de "création de nuages" sont :

                        Formation par refroidissement :

    Le processus est très simple : la température baisse donc l'humidité augmente. Arrivé au stade de saturation (100% d'humidité), la condensation commence et se poursuit avec la baisse de température pour donner naissance à un nuage.

    Il existe deux types de refroidissements :

                        - rayonnement : le refroidissement nocturne entraîne une hausse de l'humidité et la formation de rosée, de gelée blanche, de brume ou de brouillard de rayonnement et même de stratus ou stratocumulus...

                        - advection : il s'agit d'air chaud qui circule sur un sol froid et donc se refroidit par contact. Cela se traduit par                                              du brouillard (dit d'advection), la formation de stratus ou stratocumulus. Ces phénomènes sont                                              très fréquents dans les régions côtières.

    C'est une transformation au cours de laquelle les échanges de chaleur sont nuls (c'est souvent une bonne hypothèse à cause de la mauvaise conductibilité de l'air). Au cours de son ascension, le particule d'air se détend (diminution de pression en fonction de l'altitude) et donc se refroidit. Ce mécanisme est à l'origine de la formation de presque tous les nuages. Ce phénomène a son origine par :

                        - ascendance d'une masse d'air chaud sur une masse d'air froid (soulèvement frontal caractéristique du front chaud):

Schéma d'un front

 

                        - ascendance forcée sur un relief montagneux ou ascendance orographique (les nuages sont plus isolés):

Formation nuages en montagne

 

                        - ascendance liée à la convection:

Formation de nuages par convection

CUMULUS  MEDIOCRIS

(Cumulus médiocris formés par convection)

                        Formation par apport de vapeur d'eau :

    L'apport peut provenir de surfaces aquatiques ou de sols saturés d'eau, ce qui entraîne la formation de brouillards d'évaporation ou côtiers. Enfin, lorsqu'il y a précipitation, l'air est saturé et provoque la formation de stratus fractus ou de cumulus fractus que l'on appelle pannus.

CUMULUS  FRACTUS

(Cumulus fractus)

                        Formation par mélange :

    Le mélange de deux masses d'air proches de la saturation peut donner naissance à une nouvelle masse d'air saturée (pour les scientifiques ! : le mélange des deux masses se trouve dans la plage de saturation en raison de la concavité de la courbe de saturation par rapport à la température). Il y a alors formation de brouillard de mélange.

OU SE SITUENT LES NUAGES ?

La base du nuage détermine l'étage auquel il appartient. Ces étages varient en fonction de la latitude.

Etages

Genres

Régions polaires

Régions tempérées

Régions tropicales

      Supérieur

Cirrus
Cirrocumulus
Cirrostratus

de 3 à 8 km

de 5 à 13 km

de 6 à 18 km

       Moyen

Altocumulus
Altostratus
Nimbostratus

de 2 à 4 km

de 2 à 7 km

de 2 à 8 km

Inférieur

Stratocumulus
Stratus
Cumulus
Cumulonimbus

jusqu?à 2 km

jusqu?à 2 km

jusqu?à 2 km

 

L'altitude des différents nuages

Les nuages peuvent être classifiés en fonction de plusieurs facteurs. Une classification générale et précise de chaque type de nuage permet ainsi à l'observateur d'identifier les nuages dans le ciel. La première classification aurait été tentée par le naturaliste Lamarck, mais elle fût rapidement remplacée par celle de Luke Howard en 1803. Il y a eu beaucoup d'autres chercheurs qui ensuite ont ajoutés d'autres éléments à cette classification toujours utilisée aujourd'hui et publiée par l'Organisation météorologique mondiale. La coloration des nuages ne dépend pas de propriétés spécifiques des éléments du nuage. Les colorations cuivrées sont dues à des éclairages dépouillés des radiations absorbées par la diffusion atmosphérique; les teintes bleutées sont dues au contraire, soit à un éclairage diffusé, soit, pour les nuages lointains, à la contribution de la lumière reçue par diffusion de la tranche d'atmosphère située entre l'observateur et le nuage.

Ci:Cirrus

Cc: Cirrocumulus

Cs: Cirrostratus

Ac: Altocumulus

As:Altostratus

Ns: Nimbostratus

Sc: Stratocumulus

Cu: Cumulus

Cb: Cumulonimbus

Hum: humilis

con: congestus

med: mediocris

cal: calvus

Cap: capillatus

Remarque:

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