Voici la dépèche relatant le double titre de Champion de France du 100 et du 200m.

 

lundi 2 juillet 2001, 15h13

Championnats de France - Un Krantz au-dessus
SAINT-ETIENNE, 2 juil (AFP) - Frédéric Krantz est devenu, en l'espace d'un week-end, la locomotive du sprint national avec, à la clé, un époustouflant doublé 100 m-200 m lors des Championnats de France d'athlétisme et un billet pour les Mondiaux d'Edmonton (Canada), du 3 au 12 août, sur les deux distances.

Au milieu des Girard, Diagana, Galfione ou autres Baala, chefs de file de l'athlétisme français, c'est du sprint qu'a surgi le plus beau rayon de soleil de ces "France" placés sous le signe du renouveau à Saint-Etienne.

En arrivant en pays "Verts", le Bordelais présentait certes le meilleur chrono national sur la ligne droite (10.23, la semaine précédente en Coupe d'Europe), mais sur le demi-tour, l'affaire était tout autre avec un sixième temps (20.78 à 2/10 de Christohe Cheval).

Ainsi lorsque samedi il remporta le 100 m, la surprise fut un chrono personnel nettement amélioré (10.17). Ce temps lui garantissait d'ores et déjà son voyage canadien, alors que lors du précédent rendez-vous planétaire, il n'avait fait qu'une petite sortie en relais.

"J'en avais assez des accessits. Mon rêve a toujours été d'être champion de France, souriait le jeune homme (22 ans) après son premier titre, maintenant je vais tenter de battre mon record sur 200 m et pourquoi pas, réaliser les minima".

Toujours sur son nuage le dimanche, il remettait le couvert avec un second titre décroché aussi brillamment que le premier (20.49), sous le regard ému de ses parents qui lui ont donné ce métissage façon beau gosse.


L'embarras du choix

Mais celui qui a découvert l'athlétisme à 13 ans et les titres et records dès 17 ans ajoute aux jambes une tête bien pleine avec un DEA en mathématiques appliquées. "En athlé, j'utilise mes jambes. Pour la tête, c'est mon entraîneur", glisse le Bordelais, qui tient ainsi à rendre hommage à Christian Zuccheto.

Avec son mètre soixante-quinze et ses 65 kg, le garçon souhaite maintenant surfer sur la vague du succès pour titiller encore les aiguilles du chrono.

"Je sais que je peux faire mieux. Pourquoi ne pas viser les 10.13" ose-t-il, conscient que le sommet de la hiérarchie mondiale est encore inaccessible.

Avant de penser à des montagnes trop hautes pour lui, Krantz veut sagement s'obliger à choisir entre le 100 m et le 200 m pour Edmonton, concédant qu'il est "sincèrement" incapable de le faire actuellement.

Pour cela, il souhaite simplement prendre le temps de poursuivre sa saison.

Son doublé stéphanois, le premier depuis Jean-Charles Trouabal en 1994, pourrait lui ouvrir les portes de quelques belles pistes, à commencer par celle du Stade de France vendredi, où l'occasion de se frotter au gratin du sprint l'aidera à franchir encore un palier.

Retour Krantz